Le harcèlement scolaire
À l’école primaire ou secondaire, les élèves rencontrent leurs pairs. Ils se sociabilisent et apprennent à partager des expériences accompagnés par des adultes qui forment une hiérarchie bien établie, entre professeurs et direction. Dans cette vie scolaire, l’élève établira des liens plus ou moins sincères et durables, selon son caractère et sa capacité d’adaptation. Mais parfois, des conflits non résolus se transforment en violence à répétition : il s’agit du bullying ou harcèlement scolaire. Une méta-analyse sur les situations de harcèlement chez les adolescents âgés de 12 à 18 ans réalisée dans plusieurs pays industrialisés révèle que le harcèlement scolaire toucherait encore 35 % d’élèves.
Il est très important d’étudier ce type de violence scolaire, parce qu’elle provoque des effets néfastes sur les enfants et les adolescents à court et à long terme. La plupart du temps, l’intimidation sur un élève est exercée par ses pairs en groupe. La difficulté majeure consiste à pouvoir détecter très vite la situation de détresse de l’élève, étant donné que les victimes peuvent rarement s’en sortir sans l’aide des adultes.
Selon le professeur Olweus, spécialiste du harcèlement scolaire, pour qualifier une situation de violence scolaire de bullying, il faut réunir trois critères :
a) La fréquence des agressions, qui doivent se répéter dans le temps et sur la même personne ou le même groupe de personnes.
b) Le caractère systématique des violences qui vont en augmentant. Les harceleurs exercent une supériorité physique, psychologique ou sociale.
c) L’intention de nuire physiquement et/ou psychologiquement leur camarade de classe, avec des actions qui feront du mal à la victime.
Le cyber-harcèlement – caractéristiques
– le caractère d’anonymat que le harceleur peut endosser sur Internet en se cachant sous une fausse identité ou un « avatar » ;
– le caractère « public », étant donné que la cyber violence utilise les réseaux sociaux pour rendre publics des propos diffamatoires, des photos ou des rumeurs sur la victime.
La victime de harcèlement scolaire
La victime de harcèlement a comme principale caractéristique sa tendance à garder secrètes ses souffrances. Elle ne parlera pas de ses souffrances à son entourage, parce qu’elle aura peur des conséquences et également de la réaction des adultes. Elle craindra d’être maltraitée par ses camarades de classe et connaissances à l’école et aura la sensation d’être prise au piège
Le harceleur
Les élèves agresseurs ont besoin de dominer les échanges, d’être vus comme des leaders et d’avoir toujours raison. Ils sont impulsifs et se fâchent facilement pour des raisons puériles. Ils n’éprouvent pas d’empathie envers leurs camarades de classe harcelés et ils peuvent parfois être agressifs et provocateurs même envers les adultes, notamment les adultes rattachés à l’école. Les harceleurs cherchent souvent à tirer un bénéfice de leurs victimes. Parfois, ces bénéfices relèvent d’aspects matériels (argent, nourriture, objets de valeur), mais parfois ils se situent sur un autre plan : celui du prestige récolté au sein du groupe.
Conséquences sur la santé des jeunes
Les jeunes adolescents ayant subi du harcèlement peuvent éprouver des crises d’angoisse, de la dépression et des symptômes psychosomatiques. Dans une étude transversale réalisée sur 2 766 élèves ayant entre 9 et 12 ans, les symptômes recensés étaient les suivants : céphalées, difficultés à dormir, mal au ventre, grande fatigue et dépression. Selon les auteurs, ces plaintes sont très connues, car elles sont similaires aux plaintes associées à la maltraitance enfantine. Les idées et actes suicidaires sont aussi un risque majeur dans les situations de harcèlement et cyber-harcèlement.
Ce stress menant parfois, dans des cas très graves qui durent dans le temps, à des idées suicidaires et sensation d’être pris au piège. Cela s’expliquerait par le fait que les attaques sur les réseaux sociaux ont un caractère permanent, constant et constituent l’aspect le plus néfaste du cyber-harcèlement. L’enfant ou l’adolescent ne parvient pas à modifier son image personnelle, elle/il sent son estime de soi disparaître petit à petit.